La Licorne Noire

Le mythe de la Licorne Noire fait frémir bien des gens, même des Ents et des Dryades ainsi, qu'auparavant, les elfes antiques. Et pour cause, ce n'est pas un mythe...

La Licorne Noire

A Sarh Sriuken, la foi en les Déesses est importante. Celui qui ose en blasphèmer une ou faire une autre erreur de ce genre peut dire Adieu au Monde. Les conditions de morts de ces personnes sont atroces et restent inexpliquées. Les Déesses ne se vengent pas en lançant une maladie sur leur peuple ou en lui faisant perdre la bataille. Non, quand elles sont réellement courroucées, elles font appel à pire... à la Licorne Noire.
On raconte que sur son sillage, la végétation flétrit et finit par mourir, que tout son corps est d'un noir pur, que ses yeux sont rouges sangs et qu'elle serait en fait toute la haine des Déesses dotée d'un corps. Et que ceux qui l'ont vu n'ont jamais eu l'occasion de la revoir une deuxième fois. En effet, elle tue, tue de façon douloureuse, mais sans une seule marque de coup, tue sans hésitation et sans scrupule. Seul le puni peut la voir, et à ce moment là, il sait que c'est trop tard, qu'il aura beau suplier, il n'aura aucune chance.
Elle ne tue pas dès la première rencontre car elle aime générer la peur dans sa victime pour la dévorer au moment où elle l'achèvera. C'est drôle pour cette créature maléfique.
Les souffrances qu'elle inflige à ses victimes sont rudes. De la torture psychique, c'est ce qu'elle utilise. Elle s'installe dans l'âme de la personne qu'elle désire tuer, lui fait voir des visions atroces et la ronge peu à peu, la rendant effrayée et faible. Enfin, elle l'achève à l'apogée de sa peur.




Très chère Mère,
Le Monde a perdu de sa beauté à mes yeux. Il est noir et triste. J'ai l'impression que tout va s'arrêter d'un instant à l'autre. Mon courage m'a quitté, en enmenant avec lui ma joie de vivre et mes bonheurs. J'ai fait une faute. Une faute impardonnable. Je ne m'en étais pas rendu compte, mais cela a irrité les Déesses. Et quoi que je fasse, je sais que tout est fini, que pour moi, il n'y aura pas d'avenir.
J'ai des visions, des visions atroces de forêt en flamme, de dragons détruisant tout sur leur passage et de léviathans inondant la terre, de ténèbres envahissant Sarh Sriuken et d'épidémies ravagent le Monde. J'ai peur Mère, très peur. Je sais bien que je n'ai plus l'âge des enfantillages depuis longtemps, mais cela semble si réel. J'ai éternellement froid, et rien n'arrive à me rassasier et à étancher ma soif complètement. Rien n'arrive à me donner le sourire, et j'ai l'impression qu'il pleut tout le temps.
Vous pensez peut-être que je suis fou, mais non. Ma peur a réellement lieu d'être. Je ne vais pas quitter mon corps comme les autres, mais partir sans espoir de retour vers le Néant.
J'ai vu la Licorne Noire.
Daamos.


Très chère Mère,
Cette lettre est une lettre d'adieux. Je vais mourir, je le sent. La Licorne Noire se fait de plus en plus terrifiantes. Depuis ma dernière lettre, mes visions ont emplifiés. Je vois ma femme et ma fille brûlant sur un bûcher de flammes noires, hurlant mon nom, effrayées et terriblement affaiblies. Je vois des citadins venir, détruisant la forêt dans son entièreté, brûlant la végétation et détruisant les monuments antiques. Ceux que l'on croyait indestructible. Je vois le Cerf Blanc qui s'approche de moi pour me renifler, puis s'écarte et s'enfui, comme si j'étais la Peste en personne. Et surtout, je vois sans arrêt la Licorne Noire. Et pas que dans mes illusions, parfois, elle apparaît durant une de mes chasses ou pendant une lecture à la bibliothèque. Je sens le souffle de ses naseaux dans ma nuque, j'entends ses sabots racler le sol. Pourtant, personne ne la vois.
Mais je dois vous informer d'une triste nouvelle : ma femme, Iwina, a vu la Licorne Noire. Et à l'heure qu'il est, elle est malheureusement passée dans un autre monde. Oui, mon Iwina est morte. Mais elle a vu le Cerf Blanc, elle est sauve. Mais désormais, j'ai encore plus peur. Peur pour ma fille. Si les Déesses ont été assez cruelles pour tuer l'être que j'aimais le plus au monde, que pourraient-elles faire au fruit de cette passion ? Je l'ai envoyé dans un Temple, en offrande. Qu'elle serve aux Déesses, et qu'ainsi, elle survive. Je n'ai pas fait ça pour me faire pardonner mais pour la protég

Cette lettre ne fut jamais achevée. Son auteur a été retrouvé, mort, sur son bureau, sans aucune blessure. Mais sa fille a survécu et n'a jamais, au grand jamais, vu la Licorne Noire.

La Licorne Noire, vision d'un Esprit avant sa mort