Le Cerf Blanc

En Sahr Siruken circulent de multiples légendes et mythes. Peu de gens y croient, mais ils ont tendance a oublier qu'en Sahr Sriuken, les mots inexistant et impossible sont morts depuis lontemps...


On raconte que le Cerf Blanc ne fut qu'un cerf classique à sa naissance, à part sa couleur blanche. Dans la nature, les albinos ont tendance à mourir très jeunes. La nature n'est pas tendre, et ceux dont le pelage est blanc se font plus facilement repérer par les prédateurs...
Contre toute attente, le cerf blanc réussit à échapper à tous les dangers supplémentaires provoqués par sa couleur blanche.
Il était plus rapide, plu fort et plus agile que tous les autres cerfs de son âge. Il courait plus vite et plus longtemps, les loups n'arrivaient pas à maintenir la cadence infernale qu'il prenait lorsqu'il était poursuivi. Les lynx n'arrivaient pas à le surprendre en tombant des arbres, il les repérait et se tenait à bonne distance de l'arbre concerné. Parfois, il y allait quand même, car il était joueur. Il s'écartait au dernier moment, et le lynx s'écrasait dans la poussière. Toutefois, l'un d'entre eux réussit à lui entailler le flanc - mais rien de plus.
Les serpents n'étaient pas assez agiles pour l'attraper, les anacondas n'arrivaient pas à le coincer entre leurs anneaux et les petits serpents venimeux n'étaient pas assez vifs, lorsqu'ils bondissaient, le cerf blanc s'étai déjà effacé.
Même les ours ne parvenaient à rien avec lui. L'un des ours de la Forêt réussi à décimer la moiti de la horde du cerf blanc en moins d'un mois, mais le cerf blanc ne fut jamais touché, malgré le fait qu'il bondissait entre les pattes de l'ours pour tenter de l'éloigner des autres cerfs.
Vint le jour où le cerf blanc du quitter sa horde et partir à la recherche de femelles pour fonder sa propre horde. Il était plus fort et plus doué qu'aucun autre cerf, mais il n'essaya même pas de les défier. Etre le chef d'une horde ne l'interessait pas.

Un jour, l'ours qui avait décimé l'ancienne horde du cerf blanc s'attaqua à deux Elfes Antiques, blessés. Ils ne pouvaient rien faire contre lui, leur force n'étant pas assez grande pour chanter.
Le cerf blanc entendit les rugissements de l'ours et les plaintes des Elfes Antiques.
Il se dirigea au galop vers le lieu d'émission de ces bruits; reconnaissant l'ours contre lequel il alimentait une colère légitime, il bondit devant lui, tête baissée.
Le percutant de plein fouet, il lui ouvrit le ventre avec ses bois aiguisés, puis s'écarta d'un bond. L'ours tenta de le frapper de ses griffes, mais comme autrefois le cerf blanc se faufila sans se faire avoir. IL renouvela sa charge, piétina l'ours, mais fut jeté à terre par un revers terrible de la patte avant droite de l'ours.
Il tomba. En quelques instants, l'ours fut sur lui... mais s'arrêta net et s'effondra. Deux traits lui transperçaient l'épaule - les Elfes Antiques avaient profité de la diversion pour encocher une flèche chacun.
Le cerf blanc, trop mal en point, ne put pas s'enfuir. Les Elfes Antiques le remercièrent dans leur langue, puis, rassemblant leurs forces, chantèrent pour lui.
Les Elfes Antiques se savaient condamnés, le poison qui coulait dans leurs veine était trop puissant. Ils voulaient rejoindre les leurs, mais préférèrent mourir pour le cerf blanc.
Leur chant lui fit cadeau de l'immortalité, leur larmes se déposant sur son pelage du don de guérison, et leur sang lui offrit le don de voir l'avenir. Puis les Elfes Antiques mourrurent.

C'est depuis ce jour que le Cerf Blanc parcourt la Forêt, plus blanc que la neige, aussi éclatant que le soleil, siècle après siècle, insensible aux dégâts du temps et des plaies...
On raconte que, parfois, il aide les visiteurs de la Forêt, les sauvant grâce à son don de guérison ou tuant pour eux un monstre affamé...
On raconte aussi qu'il prédit leur avenir à ceux qui réussissent à l'attraper...